Retour d'expérience d'un voyage en Gravel
Comment t’es venue l’idée d’un voyage à vélo ? Qui plus est, en Gravel ?
Je crois bien que c’est l’idée de vouloir découvrir ce que je ne connaissais pas encore, qui m’a guidé à vouloir entreprendre un voyage, à avoir cette idée !
C’est aussi le fait de repousser mes limites personnelles, sortir de la routine, pour se mettre en zone de « fragilité ». Etre vulnérable afin de mieux se trouver, se retrouver, prioriser, réussir autrement, …
J’adore le vélo, je voulais être le plus autonome possible. La solution a été d’envisager un voyage seul avec un vélo robuste, simple, et afin de pouvoir porter le nécessaire.
Comment as-tu préparé ton voyage ?
J’ai d’abord imaginé le vélo, commandé les pièces détachées, puis j’ai monté tout cela, pour ensuite « casé tout le nécessaire » afin d’arriver à être autonome pour voyager, manger et dormir. Ensuite, l’itinéraire a été imaginé en fonction du temps libre dédié (nombre de jours de congés posés et vie de famille J ).
Le lieu de départ a toujours été imaginé de chez moi avec retour en train.
Je me suis orienté pour descendre plein sud, mettre les pieds dans la mer Méditerranée, pour ensuite arriver à Lourdes, en passant par les très beaux cols des Pyrénées.
J’ai utilisé l’appli Komoot pour planifier les distances et dénivelés journaliers pour arriver à destination. Après plusieurs scénarii, j’ai arrêté deux itinéraires différents pour chaque jour : un facile et rapide et un autre plus difficile et parfois plus long (mais plus intéressant à bien des égards…). Avoir le choix , chaque jour, je me suis dit que cela me permettrait d’arriver à destination et de corser et/ou améliorer l’itinéraire si mes capacités physiques me le permettaient.
Et oui, ce qui est plus difficile est souvent plus beau…mais cela se mérite !!!
Combien de temps t’a-t-il fallu pour te préparer ?
J’ai mis 6 mois à préparer le vélo, les parcours …et un peu le bonhomme.
Était-ce pour toi un saut dans l’inconnu ?
S’ouvrir aux autres, s’enrichir de leurs expériences et prendre le temps de communier avec la nature, 9 jours en autonomie, avec le réchaud, la tente, le duvet, les repas du soir , … et mon vélo que j’ai assemblé, pièce par pièce, pour construire le partenaire de mon voyage, OUI cela a été un saut dans l’inconnu.
- J1 : Puy de Dôme et Cantal : 132 kms, 3008 m D+ de St Genes, Lac Pavin, Condat, Puy Mary, St Jacques des Blats
- J2 : Cantal, Aveyron et Lozère : 144 kms, 3043 m D+ de St Jacques des Blats, Lacroix Barrez ; Laguiole, AUBRAC, La Fabriguette
- J3 : Lozère, Gard, Hérault ; 190 kms, 2738 m D+ de la Fagriguette, en passant par le Larzac, Le Tarn, Le Salagou, Faugère
- J4 :Hérault, Aude, Pyrénéens Orientales ; 155 kms, 641 m D+ J, des vignes de Faugère, Narbonne, Canal du midi direction Port la nouvelle et l’étang de Leucate , pour terminer après Perpignan
- J5 : Pyrénéens Orientales , Ariège ; 183 kms, 4650 m D+ ; Perpignan et les cols de Jau, Garavel, Pailheres, Pradel et Marmare pour arriver à Mercus Garrabet
- J6 : Ariège et Haute Garone ; 141 kms, 2510 m D+ ; de Mercus Garrabet et les cols de Ports de Lers, col d’Agnes, Portet D’Aspet et col des Ares pour arriver à Saint Pé d’Ardet
- J7 : Haute Garonne , Haute Pyrénéens : 134 kms 2705 m D+ ; St Pé d’Ardet en passant par le col de Peyressourde, Loudenvielle, col d’Aspin
- J8 : Haute Pyrénéens Hourquette d’Ancizan ;143 kms 3571 mD+ ; Tourmalet ;
- J9 : Haute Pyrénéens ; 87 kms 1712 mD+ ; Pierrefite Juncalas
As-tu eu de l’appréhension quelques jours avant de partir ?
Non, le projet était ficelé, tout était prêt… GO !!!
Quelle a été ta plus grosse galère durant ton voyage ?
Une crevaison lente à Lourdes…C’est dingue, mais je n’ai eu aucune galère.
Au contraire, ton moment le plus mémorable ?
Mes moments les plus mémorables ?
Un bivouac « magique » dans le cantal avec David. La rencontre avec Hendy, un allemand parti avec un ordi et un vélo, rencontré sur le Larzac, avec qui j’ai roulé 2 heures, visité un village puis se séparer en se souhaitant bonne route… Lui ne savait pas où il allait et pour combien de temps, son vélo était équipé pour affronter l’été comme l’hiver et traverser des continents… Un autre voyage que le mien.
Les retrouvailles avec les copains sur les deux derniers jours de mon périple dans les cols pyrénéens… pour ne pas terminer seul. Génial !
Qu’aimais-tu manger pendant tes journées ?
Tout ce qui se mange J et ce que je trouvé pour me ravitailler J mais finalement les boulangeries étaient les plus pratiques/fréquentes pour me ravitailler (pizza, quiche, sandwich, …. desserts).
Niveau hydratation, combien de litres buvais-tu par jour ? Quels étaient tes spots pour remplir les bidons ?
Je dirai environ 4 à 5 litres par jour en moyenne. Il faisait assez chaud. En fait, il y a beaucoup de points d’eau potable public sur mon parcours, je n’ai pas eu besoin d’utiliser les filtres et pastilles…
Comment as-tu vécu l’enchainement des jours et des kilomètres ? Pas trop difficile de se remotiver à reprendre la route le matin?
Non, j’avais un but, je l’ai atteint et le tandem Corps/Esprit a très bien fonctionné.
Le plus difficile a été « l’après », le retour à la vie d’avant…
Quels types de terrains as-tu emprunté ?
90% de petites routes et 10 % de chemins environ. Le matériel était parfaitement adapté. Par contre, pour un voyage comme celui-ci, je pourrai alléger mes bagages en ne portant pas un repas de secours chaque jour… au cas où. En fait on trouve toujours une solution...
Qu’est ce qui t’a le plus plu durant ce voyage ?
Ce qui m’a plu ? C’est de « construire puis baptiser » le vélo « VELI » comme, VElo en LIberté car c’est un Gravel , le Vagus de CHIRU, qui est aussi bien capable de parcourir des chemins que des routes, chargé comme un petit bourriquot, très fiable et confortable.
Ce qui m’a donc plu « avant le voyage », ça a été d’assembler un vélo de A à Z dans le but de voyager. Cette étape a été une super expérience.
Oui, ce voyage, je l’ai aussi baptisé VELI,… parce que c’est aussi un acronyme de Voyage En Liberté.
Bref, vélo ou voyage, peu importe, à partir du moment où la liberté est présente…c’est ça qui m’a plu !
Quant à la liberté, il en a été question pendant 9 jours, sous toutes les formes, être accompagné ou pas, rencontrer ou pas, choisir son chemin, s’autoriser à… ou pas, … bref libre de choisir… et de mettre en application la citation de Nelson Mandela : « Que vos choix reflètent vos espoirs et non vos peurs ».